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1 Cabriolet 1 Histoire : Peugeot 304 S

Bonjour à tous, on se retrouve avec une nouvelle histoire ! Celle de Jean-Luc et sa Peugeot 304 S cabriolet. Il possède un site sur lequel on peut retrouver cette « belle histoire ». N’hésitez pas à aller y jeter un œil : www.arthesolo.com

« L’histoire de ma 304 cab s, le gentil fantôme de ma vie ! J’avais autant de chance de gagner à la loterie que de retrouver cette voiture. Quand je la raconte à des amateurs, « d’anciennes » en particulier, à coup sûr, ça les fait vibrer ! La première partie se déroule en Franche-Comté d’où je suis originaire, la seconde dans la Drôme où j’habite depuis 24 ans. J’ai 50 ans cette année 2013  (l’info a son importance), j’ai toujours aimé les véhicules anciens, dès 14 ans, je restaurais des motos TERROT, PEUGEOT, MOTOBECANE.

1983, fin de mes études d’art appliqué à l’école Boulle.

La fibre artistique m’anime, « même si je ne le sais pas encore » ces études me permettent d’exprimer ma créativité et de me sentir valorisé, car jusque-là, l’école n’était pour moi qu’un long calvaire. J’ai plein d’idées et les moyens de les concrétiser.

1984, premier boulot et première voiture achetée, une 304 s cab, très bon marché, présentable, mais grave pourrie ! J’avais attrapé le virus. Notez qu’en 1985 les cabriolets récents sans arceau étaient rares.

 En 1985, service militaire, une épreuve pour moi, je me sens comme emprisonné, il faut que je trouve un moyen de m’évader. Ma grand-mère disposant d’une grande maison pas loin de la caserne, il germe dans ma tête le projet d’entreprendre une restauration de 304 CAB, pour occuper mon temps libre, sur une base saine cette fois.

Je passe une annonce dans l’EST REPUBLICAIN, (tout juste le MINITEL à cette époque, donc le bon coin !!) Je n’habite pas loin de SOCHAUX, le téléphone sonne dès le lendemain de la parution. Un employé PEUGEOT possède ce que je cherche : 304S cab, blanche, très saine, 10 ans (1975), 4000 francs. Je rentre avec, en roulant bien entendu.

L’armée commence et la grande restauration se fait en parallèle, avec des connaissances en mécanique plus que limitées. Le moteur, je l’enlève, puis le remonte quelques mois plus tard. Entre temps, démontage total, sablage intégral + dinitrol+ blackson (professionnel)- remontage des ailes avant – réalisation d’une belle peinture bleue métal (pas d’origine). À l’époque, le véhicule n’est pas encore de collection…
 

Puis remontage de tout le reste. Des centaines d’heures de passion et de travail. Ma grand-mère vivant seule est très heureuse d’avoir souvent ma compagnie ; pendant un an, café le matin, déjeuner ou dîner, ou les trois. Elle est toujours curieuse de l’avancement de mon projet ; elle a gardé l’esprit de ses 20 ans malgré son corps de 80. Très souvent, de longues discussions avec elle, sur l’existence, la vie, la mort… Elle est convaincue que les morts que nous avons aimés nous envoient des messages, et qu’il faut juste savoir les lire…

Je lui fais alors promettre de m’envoyer après sa mort, un signe d’elle, bien personnel que je saurais reconnaître comme  m’étant  destiné. Elle me le promet…

Début mai 1986, tout le monde ne parle que de TCHERNOBYL. Honnêtement, égoïstement, je n’en ai rien à faire, car je viens d’être libéré de mes obligations militaires. J’ai plein de copines et je roule dans ma belle 304 s CAB avec jantes GOTTI OR, volant  blanc, moquette rouge… Oui, c’était style « pompier » mais, avant de me faire lyncher par des puristes, je précise qu’il y a longtemps ! À l’époque ce n’était pas collec ! Ma 304 accompagne deux belles années de ma jeunesse… Si elle pouvait parler… ben faudrait mieux qu’elle s’abstienne… Mon autorité de père en prendrait un coup… La seule option qui lui manque, c’est les sièges couchettes !

 C’est déjà la crise à cette époque ! Pour des problèmes d’argent, en 88, je la vends  à un copain mécano, car le système de freinage est à refaire et comme j’ai aussi une moto à l’époque, un choix s’impose… Le copain la garde 1 an puis un garage PEUGEOT la rachète …

En 1989, j’ai l’opportunité de descendre dans le sud (ceux qui connaissent le climat du DOUBS comprendront mon engouement) et je quitte la Franche-Comté pour m’installer dans la Drôme. La fièvre du cab ne m’a pas lâché pour autant : une SPITFIRE de 79 suivie d’une 205 CAB, gardées peu de temps, ne me font pas oublier la 304 !

La vie passe : mariage avec la femme de ma vie, puis 3 enfants. Ensemble nous partageons la passion de la course à pied, des marathons, de la compétition. Plus de cab pendant 15 ans. Mais de temps à autre un coup d’œil aux 304 sur le bon coin. Et quelquefois je me revois en rêve avec la « mienne »…

Pendant ces 24 années, lorsque je retourne chez mes parents en Franche-Comté, je passe nécessairement devant le garage qui l’a rachetée, il est sur ma route. Par réflexe et machinalement, je jette toujours un coup d’œil au cas où… c’est ridicule je ne l’ai jamais vue… d’ailleurs, il ne l’a peut-être même pas gardée 2 mois !

Pendant toutes ces années, j’ai souvent évoqué mon époque 304  avec nostalgie…

2012, un évènement va me ramener dans le passé et réactiver l’histoire de la 304 pour la rendre belle…

Dans la société où je travaille, arrive un nouveau directeur. Il est Franc-Comtois et comme moi passionné de course à pied. Dès notre première rencontre, nous sympathisons et partageons rapidement nos entraînements. Je n’en parle pas tout de suite, mais, ce qui me frappe est que ce nouvel ami porte le même nom que celui du garage PEUGEOT concerné.

Après quelques hésitations. Je lui demande si le garage appartient à quelqu’un de sa famille. Surprise, il a appartenu à son père, aujourd’hui à la retraite ! Je pose la question suivante avec le plus de calme possible malgré la fébrilité qui me gagne…. « Te souviens-tu avoir vu une 304 cab bleue métal ? » Sa réponse dépasse mes espérances les plus folles : non seulement, il l’a vue et conduite, mais son père la possède encore !!! J’en reste là avec mes questions, déstabilisé par cet extraordinaire hasard.

Les circonstances improbables ne s’arrêtent pas là ! Quand je raconte cette histoire à mes parents, maman m’apprend qu’elle connaît très bien ce monsieur et qu’elle va lui en parler… Quelques mois plus tard, elle m’informe que le propriétaire de mon cab serait très heureux de me recevoir pour que je puisse voir à nouveau la voiture de mes 20 ans. J’y suis en septembre… Mon cœur bat la chamade, retour vers le passé !! La porte de la grange s’ouvre : Le CHOC ! … Après coup, il m’apparaît  très imprudent de ne pas avoir eu de défibrillateur à proximité !!

 

Elle est exactement la même que lorsque je l’ai vendue, il y a 25 ans ! Dans le moindre détail, avec le hard top qui provient de ma première 304 ! (Celle qui était pourrie). C’est encore mes cendres de Marlboro dans le cendar (non là, je ne suis pas sûr !)

Je vais l’essayer avec mon fils cadet de 12 ans. Pincez-moi… Je rêve éveillé. 5 mn plus tard, à notre retour, le propriétaire me dit (sans que je lui demande) que cela lui ferait plaisir de me la vendre !  En effet, il l’avait mise en vente 3 mois plus tôt, mais avait renoncé à la céder à un jeune conducteur sans expérience (quelle chance quand j’y pense !). Le prix est raisonnable, là, les gars, je vais me réveiller et être de très mauvaise humeur demain matin !

Assommé, je lui dis que je vais réfléchir, (il ne fait pas bon devenir raisonnable !) et je demande l’avis de ma femme. Sa réponse est sans équivoque : si je ne l’achète pas, elle me quitte sur le champ ! (je l’aime)

L’attente avant d’aller la récupérer dans le Doubs est interminable. Rien ne se passe comme je l’espère, trois semaines, longues comme si je les passais chez le dentiste. Une contre-visite nécessaire à la validation du contrôle technique, puis des routes enneigées et impraticables dans le Doubs. Je crois toujours avoir rêvé, il faut attendre…. Enfin, en décembre, la date est arrêtée, ma chérie m’accompagne à 400 km du domicile, lever :  5h30 pour renter de jour, 50 cm de neige dans le DOUBS et le retour en me suivant à 110 maxi, 6 heures seule dans sa bagnole à me suivre, j’ai vraiment une femme extra ! Et moi, 6 heures à scruter le témoin de température …sous 95 DB… À l’heure qu’il est La 304 est (je voulais écrire dort, mais je ne suis pas encore complètement atteint !) dans mon garage. Je commence de menus travaux d’amélioration ; la voiture de mes 20 ans pour mes 50. Un beau cadeau !

Je la prête à mon fils de 18 ans pour aller voir sa copine… Une très étrange sensation et une pensée pour ma grand-mère qui me manque depuis 18 ans.

Voilà, il y a déjà 8 ans que j’ai écrit cette histoire…. En fait pour moi la bagnole n’est pas l’essentiel, le miracle, c’est que ma grand-mère ait tenu sa promesse !

Cette histoire a donné un nouveau souffle à ma vie. Aujourd’hui, j’ai d’autres projets qui me passionnent. Une aventure commence ou plutôt continue, car la fibre artistique, que ma vie professionnelle a quelque peu étouffée, rejaillit.

Il y a déjà 30 ans, j’avais commencé une série de tableaux sur le thème de l’automobile (un hasard ??) je reprends aujourd’hui ce travail.

Mon expérience, mes connaissances techniques et ma maturité font le reste. Arthesolo est né.

Il se nourrit de tous ces moments, ou, perdu dans mes pensées, (lorsque je cours ou bien que j’ai l’air « ailleurs »), je construis dans mon esprit tout un univers ou la mécanique, les couleurs, l’harmonie et les souvenirs de mon enfance s’entremêlent, pour mon plus grand plaisir et j’espère le vôtre. »

Encore merci à lui pour le partage de cette belle et incroyable histoire. Comme quoi le destin existe peut-être ! N’oubliez pas de visiter son site Arthesolo.

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1 Commentaire

  1. fred 20/03/2024

    Tres belle histoire!!!!

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